mercredi 15 juin 2011

OÙ VONT LES MOTS LA NUIT?

La nuit je couds des mots entre deux lignes de fer
Les mots se tordent dans la grande oeuvre d’argent qu’est ma cervelle
tandis que je veux être digne
tenir debout entre les lignes
en équilibre instable, obstinée à marcher
dans le massif de mon alphabet
Et je tiens, bien décidée à compter tous les mots de ces lignes
Je suis dans mon lit et je réfléchis
Si je ne bouge pas, peut-être que les mots vont ralentir
j’aurais du temps, c’est ça, le temps de vivre
Rester immobile
sous l’oeil du plafond.
Si j’ouvre les yeux, tout espoir est permis
l’Ordinaire n'atteint pas les lignes
l’oeil sauve des mots
Si je garde les yeux ouverts comme un poste de télévision, tendue vers le plafond, au gré des visions, je suis sauvée.
J’ignore les lézardes qui traversent le plâtre
elles me rappellent les lignes
Oui, bien sûr je pourrais y coucher des mots
des mots qui envahiraient le plafond, et je serais une nouvelle fois entourée de toutes ces lettres, sous les lignes de plâtre, 
ensevelie, réjouie, les yeux sur la meilleure partie de moi-même.

lundi 6 juin 2011

Mon dernier coup de coeur

C'est un coup de coeur littéraire mais aussi éditorial, la maison Monsieur Toussaint Louverture nous fait redécouvrir "LE DERNIER STADE DE LA SOIF" de F.Exley, ou l'expérience d'un homme, l'essence d'une vie, ses échecs, ses illusions, ses désirs dans une Amérique de feuilletons télévisés, une Amérique aux dents blanches qui ne reconnait pas les siens, c'est-à-dire nous, vous, tous ceux qui connaissent les catastrophes ordinaires de la vie. C'est drôle, touchant, intelligent, c'est tout ce que j'aime dans la littérature. Faisons honneur à ce monsieur Exley qui a eu une vie que peu de gens aimeraient avoir, mais que presque tout le monde aimerait lire.